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« Les liquidateurs » Olivier Marleix


Quand je lis un livre, j’aime prendre des notes, écrire dessus (ce qui fait hurler Domina !) puis, parfois, partager mon avis sur mes réseaux sociaux, accompagné de quelques phrases choisies, dans le but de donner à ceux qui me font la gentillesse de me lire l’envie de découvrir l’ouvrage ou, d’une manière ou d’une autre, de les inviter à réfléchir et à se forger leur propre opinion.

Avec le livre d’Olivier Marleix, j’ai un problème : il m’est impossible de faire comme cela car chaque page contient soit une punchline dévastatrice sur l’Europe ou sur tel ou tel personnage, soit un constat factuel sur la macronie qui donne la nausée.
N’ayant pas l’âme d’un moine copiste, je ne vais pas recopier chaque passage pour en faire un résumé ! Lisez-le, et dites simplement si vous partagez ou non cette analyse.

De quoi parle précisément “Les liquidateurs” ?

Olivier Marleix y dénonce la dérive d’un pouvoir politique ayant méthodiquement affaibli la souveraineté de la France. À travers des exemples comme la vente d’Alstom ou la perte de contrôle sur des secteurs stratégiques, il accuse le macronisme d’avoir poussé à l’extrême un modèle où l’intérêt général cède la place aux logiques financières d’une caste et à l’intérêt particulier de certains.

Je dois reconnaître que j’y ai particulièrement savouré quelques phrases assassines, très “punchy” (lire “punchy” avec la voix de Béatrice de Montmirail dans Les Visiteurs, interprétée par Valérie Lemercier), servies dans un français impeccable, ce qui leur donne encore plus de puissance. Le passage sur la trahison de Bruno Le Maire et d’Édouard Philippe, passés des LR à la macronie, est tout simplement inoubliable.

Mais il est vrai que trahison et politique forment un pléonasme…

Concernant Emmanuel Macron, j’étais plutôt heureux en amont de 2017 de voir un homme qui “présente bien » vouloir accéder à la fonction suprême. Il y a d’ailleurs un chapitre saignant sur ce sujet dans le livre. Il nous changeait des prédécesseurs, dont l’anglais (par exemple) faisait rire la planète entière.
Il n’y a que les gens de la mode à qui l’on pardonne de parler anglais avec l’accent de Maurice Chevalier.

Puis, en fin de campagne, survient ce moment glaçant du désormais célèbre « Parce que c’est notre projet ! », hurlé, jouant au tribun… C’est là que j’ai compris, vu et ressenti que cet homme n’était pas ce qu’il prétendait être.
S’ensuivit pour moi une aversion profonde pour sa manière de parler, tantôt suffisante, tantôt à la façon d’un élève de CM2 récitant sa leçon à qui l’on aurait demandé de “mettre le ton” pour paraître solennel. S’il a pris des cours de théâtre, moi, je suis danseuse au Bolchoï.
Et ne parlons pas des fausses marques d’affection, avec moult tapes dans le dos et autres mains posées sur le visage, à la façon d’un Tony Montana influenceur bien-être.

Puis s’en sont suivies les lectures de tous les ouvrages de Marc Endeweld (L’ambigu Monsieur Macron (2015), Le Grand Manipulateur : Les réseaux secrets de Macron (2019), L’Emprise ((2022)) et Juan Branco (Treize pillards – petit précis de la Macronie (2022).
Désespérant, effrayant, démotivant, ces livres et ce pamphlet faisaient naître une colère sourde contre celui qui était censé être notre chef et qui passait son temps à vendre la France comme un agent étranger. Il représentait pourtant un espoir et, je l’admets, une opportunité pour se lancer en politique, en brisant les codes traditionnels de l’accès à la députation, souvenez-vous… On pouvait enfin contourner les baronnies locales et tout ce qu’elles ont parfois de détestable.

Le renouveau devrait revenir par le haut et par le bas. Rêve d’utopiste…

Par le bas, avec des hommes politiques locaux qui viennent pour servir, sans volonté de reproduire un passé dépassé, ni par l’extrême gauche inculte, antisémite et ultra violente, ni par l’extrême droite qui n’a d’extrême que son socialisme économique.

Par le haut, avec un homme ou une femme neufs. Pas ceux à qui l’on doit nos morts dans les EHPAD, notre contrôle social et les piqûres obligatoires, y compris sur des bébés dont le système immunitaire n’est pas encore développé, le tout sponsorisé par la mafia de l’industrie pharmaceutique, avec la complicité bienveillante de nos corrompus européens.

Rêve d’utopiste, sans doute.  J’ai un espoir pour le national avec un homme que je suis depuis bien avant sa montée en vue, depuis les inondations tristement célèbres de Cannes : David Lisnard.

J’aime que l’on me parle de culture, de libéralisme (le vrai), de bien commun, de liberté et de devoir. Cela me parle. J’ai une overdose d’éléments de langage qui ne servent qu’à masquer les turpitudes, contourner les obstacles pour surtout ne rien changer, ou ridiculiser l’autre, celui qui cherche simplement à faire le bien selon ses convictions. Il est pourtant si facile de sniper quelqu’un que je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi certains se sont parfois laissés humilier par ces petits marquis en bas de soie, ce camp du bien dont la suffisance n’a d’égale que l’absence d’empathie envers ceux dont ils n’ont pas besoin.

Le principal point d’accord que j’ai eu avec Olivier Marleix est sa lutte contre la macronie. Sur ce sujet, il était l’homme politique à la fois unique, le plus brillant et le plus virulent, tout en restant dans le périmètre d’un échange tonique et dans  un français soutenu, à l’opposé des éructations LFIstes, notamment à l’Assemblée.

La lecture du livre d’Olivier Marleix sur ce que le macronisme inflige à la France et comment en sortir « Les liquidateurs » – qui n’a jamais aussi bien porté son nom – m’a surpris par son ton. Il utilise le parler vrai, si rare en politique, tout au long de l’ouvrage.
De plus, j’entends sa voix sur certaines tirades, ce qui pour moi donne une dimension particulière à la lecture, dans la nuit de la maison, avec une seule petite lampe comme éclairage…

Ce qui est aussi appréciable, c’est que ce livre n’a pas été écrit dans la posture confortable de celui qui n’a plus de responsabilités : il a été rédigé depuis l’intérieur du pouvoir, ce qui donne à ses propos une puissance particulière.

Mais pour quel résultat ?

Être un lanceur d’alerte face à des Français apathiques, qui s’en moquent parce qu’ils pensent ne rien pouvoir faire ou que cela ne sert à rien ? Je préfère ceux qui réfléchissent, qui ne sont pas des moutons et qui apprennent à penser par eux-mêmes. C’est grâce à ces citoyens-là que le monde avance, et c’est à cause de ceux qui votent par facilité, par habitude ou par couleur politique, avec tout le côté “fan club” béat, que nous avons des incompétents “à la mairie et ailleurs ».

Alors oui, pour quel résultat, ce livre et le suivant “Dissolution française – La fin du  macronisme », co-écrit avec Michel Barnier qui arrive dans quelques jours ?
Chacun, dans le silence de son cœur, en tirera les conclusions qui lui paraîtront probantes, concernant Olivier Marleix.

Je fais partie de ceux qui croient que « penser contre » ou « penser contre soi-même » fait avancer le débat. Mais on ne peut débattre qu’avec des gens éclairés, pas avec ceux qui défendent leur poste ou qui restent, par confort, englués dans leur idéologie sans chercher à comprendre l’autre, ou pire qui traitent de fascistes ceux qui ne pensent pas comme eux.
On se retrouve alors comme à la télé, avec deux monologues dont il ne ressort rien.

Il y a du bon et du mauvais partout. C’est un lieu commun, j’en conviens. Mais qui prend le temps d’approfondir cela ? J’y ai naïvement cru avec un Sarkozy allant chercher des gens de gauche, mais avec un Chirac qui a mené une politique de gauche, on se rend compte que la France est à gauche depuis 1981. Mais de quelle gauche parlons-nous ? C’est un autre sujet…

Ce livre incite à l’action. Il ne faut pas se dire : « ce que je fais ne sert à rien ». Effectivement, tout le monde n’est pas De Gaulle… Pourtant, il était bien seul en arrivant en Angleterre, et on connaît le résultat. S’il s’était dit : « cela ne sert à rien », nous parlerions allemand aujourd’hui. Un échange avec des amis, un post sur X ou ailleurs, une prise de position publique : tout cela n’est qu’une goutte d’eau… Mais l’océan est fait de gouttes d’eau, et chacune a sa place.

La démocratie devrait être de cet ordre : être gouverné par un homme qui veut le bien et la prospérité de son pays, de son peuple, de sa ville. Il y a longtemps que ce n’est plus le cas partout, sauf peut-être dans de petites communes où le maire et la secrétaire de mairie se sentent parfois bien seuls…

Alors, ce livre d’Olivier Marleix est un must-have, en espérant que ceux qui l’ont lu, et ceux qui le liront, en feront bon usage. Que ce livre soit le socle fondateur de tout ce que nous ne voulons plus voir, enterré sous le béton et oublié pour toujours dans les poubelles de l’histoire.

Emmanuel MACRON aura incarné une des pires impostures politique de notre histoire” – Olivier MARLEIX (Chapitre 9 “L’imposture MACRON”, page 175)




Par Éric Madelon

Collaborateur Parlementaire au Sénat de Dominique VÉRIEN, Sénatrice de l’Yonne ~ Fondateur de Eric MADELON Communications ~ Président de RTV 95.7

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